III/ Les conséquences physiques et physiologiques du manque de sommeil chez les adolescents


Nous avons pu voir, dans la partie précédente, qu'il était capital, pour être en bonne santé physique et mentale, d'avoir un sommeil suffisant et de qualité. Nous allons donc nous pencher, dans cette dernière partie, sur les nombreuses conséquences physiques et physiologiques du manque de sommeil chez les jeunes. De nombreuses études scientifiques se sont intéressées aux effets du manque de sommeil sur la santé et elles ont révélé qu'environ 30% des adolescents avaient un sommeil de mauvaise qualité. Ces jeunes qui ne dorment pas assez sont facilement reconnaissables, si on les observe attentivement, car ils présentent généralement certains symptômes qui ne trompent pas. En effet, si un adolescent perd ses cheveux, manque d'énergie ou est souvent enrhumé, il est fort probable qu'il manque de sommeil. Or, manquer de sommeil à plusieurs reprises est très néfaste et peut être à l'origine de nombreuses autres conséquences, très variables d'un individu à l'autre :

 
  • Une fatigue mentale et physique ;

  • Des troubles de la vigilance (des fautes d'inattentions) ;
  • Un temps de réaction augmenté ;
  • Un manque d'énergie ;
  • Un risque accru d'accidents ou de chutes  ;
  • Des troubles de l'humeur ;
  • Une augmentation de l'appétit pouvant mener au surpoids ;
  • Des perturbations diverses du métabolisme ;
  • Un système immunitaire affaibli ;
  • Une perte de la concentration ;
  • De fréquentes douleurs musculaires (beaucoup de crampes) ;
  • Du stress ;

  • Un arrêt de la croissance accompagné de tremblements ;

  • Un vieillissement précoce ;

  • Une perte de masse cérébrale;

  • Un risque d'attraper un rhume multiplié par quatre.

Toutes ces conséquences sont plus ou moins bénignes mais si les jeunes ne dorment pas assez, ils risquent de contracter des maladies ou des problèmes plutôt graves au fil du temps car le manque de sommeil :

• Favorise la maladie d'Alzheimer ;

• Multiplie par quatre le risque d'avoir un AVC ;

• Double le risque d'avoir un infarctus ;

• Augmente de 1,6 à 2,1 fois le risque d'avoir un cancer de la prostate ;

• Réduit les spermatozoïdes de 29% ;

• Donne plus de chance de souffrir d'une adénome colorectal (1) ;

• Augmente les risques de fractures car les os sont fragilisés ;

• Double le risque d'avoir une hypertension artérielle (2) ;

• Double les chances d'avoir un accident de la route car il entraîne une importante perte de l'attention ;

• Augmente le risque d'être obèse de 50% chez les hommes et de 34% chez les femmes ;

• Augmente la possibilité de contracter un cancer du sein (de 30% de plus que les personnes ayant un sommeil de qualité) ;

• Favorise les dépressions ;

• Augmente le risque de diabète ;

• Perturbe la façon d'intéragir avec l'environnement.

(1) adénome (polype adénomateux) : masse anormale fixée au revêtement du côlon ou du rectum. C'est un état précancéreux qui peut évoluer en cancer si il n'est pas traité. 

(2) hypertension artérielle : pression anormalement forte du sang sur la paroi des artères.

 

Une équipe de chercheurs de l'université du Michigan a réalisé la plus grande étude expérimentale sur les conséquences du manque de sommeil. Deux-cents-trente-quatre personnes, adultes et adolescents, ont participé à cette expérience. Cette dernière consistait à faire effectuer une série de tâches dans un certain ordre aux participants. Parfois ils étaient interrompus et on leur demandait de se souvenir où ils en étaient dans la séquence de tâches avant de pouvoir continuer. À minuit, la moitié des participants devait rester éveillé tandis que l'autre moitié devait dormir. Puis le lendemain, ils ont tous exécuté la même série de tâches. 15% de ceux qui n'avaient pas dormi n'ont pas pu réaliser cette série, contre 1%  de ceux qui avaient dormi. De plus, les sujets qui sont resté éveillé toute la nuit ont commis davantage d'erreurs et ont eu du mal à se repérer dans la séquence de tâches après chaque interruption. Cela confirme que les personnes qui manquent de sommeil ne doivent pas réaliser certaines tâches. 

Kimberly Fenn, une des chercheuse de l'université du Michigan, a dit :

"Chaque jour, environ onze éponges sont oubliées dans le corps des patients opérés. Cela constitue quatre mille faux-pas potentiels par an. C'est un exemple de tâches rigoureuses mal accomplies qui peuvent être le fruit d'un manque de sommeil".

 


Les adolescents qui ne dorment pas assez peuvent également avoir des troubles du sommeil. Certains de ces troubles, comme les cauchemars ou les terreurs nocturnes, sont sans conséquences majeures, mais d'autres peuvent altérer leur santé et leur qualité de vie, comme les insomnies, les narcolepsies ou les apnées du sommeil.

 


L'insomnie se manifeste par des réveils en pleine nuit, un endormissement tardif ou un réveil trop tôt. Les personnes insomniaques ressentent une fatigue importante au cours de la journée ainsi que des maux de tête, l'angoisse et un manque de concentration.


La narcolepsie est le syndrome d'hypersomnie (avoir du mal à se lever le matin et des difficultés à rester éveillé la journée). Elle est associée le plus souvent à d'autres troubles du sommeil comme la somnolence diurne (qui entraîne des difficultés de concentration et l'incapacité à pouvoir pratiquer une activité ou un métier), la cataplexie (perte brutale de tonus musculaire), l'insomnie, des hallucinations ou encore la paralysie du sommeil. Les personnes narcoleptiques ont tendance à somnoler durant la journée, elles ont des maux de tête, sont nerveuses, angoissées et irritables.


Le syndrome des jambes sans repos : il s'agit d'un trouble neurologique. Les personnes atteintes de ce syndrome ressentent le besoin de bouger les jambes pendant nuit alors qu'elles sont immobiles. Elles s'endorment difficilement, ressentent une fatigue intense et des difficultés de concentration. Le syndrome des jambes sans repos peut provoquer des troubles de l'humeur, une insomnie chronique et peut perturber la vie socioprofessionnelle des personnes atteintes.


L'apnée du sommeil est une succession d'arrêts de la respiration lors du sommeil qui provoque des ronflements sonores. Elle désorganise le sommeil et entraîne des troubles de l'attention, une perte de libido, une fatigue au réveil, des maux de tête, des troubles de l'humeur, une somnolence excessive pendant la journée et le déclenchement de certaines maladies comme la dépression, le diabète ou encore l'hypertension artérielle.


La somniloquie est le fait de parler en dormant. Elle apparaît lors du sommeil profond, lorsque l'on s'endort ou lors du sommeil paradoxal. Ce trouble n'a pas de conséquences sur la santé.

 


Le cauchemar est un rêve effrayant qui nous réveille et dont nous pouvons nous souvenir le lendemain. Il permet d'évacuer des émotions fortes comme l'angoisse, les conflits et les tensions. Le cauchemar ne présente aucun danger, mais s'il est persistant, il est conseillé de consulter un pédopsychiatre.


La rythmie du sommeil est le fait de bouger un membre du corps durant le sommeil. Ce phénomène est sans conséquences mais il arrive que la personne se blesse tout en dormant.



L'illusion hypnagogique est une illusion sonore ou visuelle provoquée par des images ou des sons réels lors de l'endormissement. Elle ne présente aucun danger mais elle peut provoquer une angoisse.

 




• Le somnambulisme est le fait se promener en dormant, généralement pendant quelques minutes. Une personne somnambule peut effectuer des mouvements simples, comme ouvrir une porte. Par contre, elle ne peut pas mobiliser des souvenirs ou exercer sa réflexion. Ce phénomène intervenant lors du sommeil profond n'a aucun caractère dangereux mais il faut quand même faire attention aux obstacles.

L'énurésie est le fait de perdre ses urines régulièrement lorsque l'enfant a plus de cinq ans. C'est ce que l'on appelle plus couramment le pipi au lit. Elle engendre des conséquences importantes sur le comportement comme la faible estime de soi, la fatigue au réveil, l'anxiété, le stress, les troubles de l'humeur, la tristesse, la réserve, l'agitation ou encore la frustration de ne pas pouvoir dormir chez un ami.


Les terreurs nocturnes sont des cauchemars spectaculaires qui surviennent au début du sommeil, pendant la phase lent profond. Elles ne provoquent aucun danger et se rapprochent du somnambulisme car le sujet a ensuite une amnésie complète de l'épisode.

 
Orlane, Line, Tiffany et Maéva
Optimisé par Webnode
Créez votre site web gratuitement ! Ce site internet a été réalisé avec Webnode. Créez le votre gratuitement aujourd'hui ! Commencer